Utopie d'un fabricant d'images baroques qui consigne notre présent et le confronte à des avenirs incertains

sábado, 1 de septiembre de 2012

LE RETABLE CLOSTRE


LE RETABLE CLOSTRE, ADRIENNE À NAXOS:


Dédié à Adrienne Clostre cette oeuvre est composée d’une unique pièce, une grande toîle dans laquelle j’ai essayé de condenser le rayonnement et les inquiétudes de cette femme compositrice avec qui j’ai partagé une forte relation d’échange.
Nous voguions en effet de concert sur mer tranquille ou démontée au fil de nos créations respectives en échangeant en permanence nos émotions et nos questions qui se révélaient être trés proches ou les mêmes; ainsi tel problème qu’elle rencontrait dans sa création musicale avait son écho devant la toîle noire que je préparais avant de me battre avec ce gouffre. La plupart du temps au téléphone durant de longs moments comme dans sa pièce “Garbo , la solitaire” qui repète inlassablement “alone, alone, alone...” sur un fond déchirant de violoncelle , elle me confiait ses chutes et ses relevailles sur un magnifique chemin solaire et sombre à la fois.





Le retable Clostre, Adrienne à Naxos. Acrylique sur toîle de 195 x 114 cms. 15-06-2009


Née le 9 octobre 1921 à Thomery, éléve de Yves Nat, Darius Milhaud et Olivier Messiaen elle obtient le Grand Prix de Rome en 1949, Rome où elle rencontre son mari Robert Biset également Grand Prix de Rome d’architecture; ses oeuvres, attachées au théâtre musical gardent un esprit baroque particulier en illustrant les inquietudes métaphysiques de grands acteurs de la vie, “ Nietzsche” (1975), Anapurna ( pour Herzog, 1988), Camille Claudel (1997). Elle meurt le 5 août 2006 dans la maison paternelle de Serrières en Ardèche; je l’avais rencontrée en 1983 pour la création des décors et costumes pour les  “Scènes de la vie italienne”au théâtre musical d’Angers, création mondiale  mise en scène par Yvan Rialland.




Detail 1


En m’appuyant sur l’histoire d’Ariane , cette Adrienne à Naxos, pose sur son rocher en mer dans l’attente d’un dénouement théâtral qu’elle préssent avec intensité.
Si son visage souriant est à l’âge qu’elle avait, j’ai choisi de traiter en nu juvénil sa poitrine et de contraster avec le reste du corps, les mains un peu marquées mais qui semblent sur un clavier et les jambes lourdes de paysanne ancrée à la terre.




Adrienne Clostre et Daniel Ogier



C’est aussi dans cet esprit de jeunesse et d’amour de l’adolescence qui la caractérisait, que je lui ai attribué deux Bacchus, jumeaux antiques, gamins de banlieu, batailleurs et brutaux, ils sont là pour la protèger, deux gardes personnels qui la rassurent dans leur style pasolinien qu’elle adorait. D’un coup de pied l’un martyrise la petite troupe d’enfants perdus, cortège funèbre d’Adrienne aux instruments brisés et serrés en larmes aux pieds de la compositrice défunte; mais cela encore est du théâtre pour elle qui sourit les yeux fixés sur un ailleurs et ignorant la chose noire; elle est partie vers le silence des tambours et trompettes, silence assourdissant de l’absence mais triomphe d’un souvenir rayonnant de lumière.



Detail 2



Adrienne Clostre et son mari Robert Biset lors du vernissage de l'exposition de Daniel Ogier  " Oratoire pour les napolitains qui dorment sous nos pieds" à Naples le 30-09-2004



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