Utopie d'un fabricant d'images baroques qui consigne notre présent et le confronte à des avenirs incertains

miércoles, 5 de septiembre de 2012

ORATOIRE POUR LES NAPOLITAINS QUI DORMENT SOUS NOS PIEDS 5º PARTIE




1)      Place du marché à 6 h. du matin.
( piazza mercato alle sei del mattino)


Acrylique sur toîle de 146 x 97 cms.


2)      Place du marché à 10 h. du soir
( piazza mercato alle dieci di sera)


Acrylique sur toîle de 146 x 97 cms.




Ces deux tableux qui encadrent ‘O cavallo ‘e Masaniello sont en parfaite symétrie et le reflet l’un de l’autre avec les mêmes éléments de composition: deux jeunes hommes en tablier de travail balayant l’espace accompagnés d’un chien avec un personnage populaire dans leurs pieds.
Dans le tableau du 6 h. du matin  le geste est appliqué mais le chien sur ses gardes préssent le danger et se sert du corps du clochard comme d’une barricade alors que dans le tableau de 10 h. du soir le chien semble etonné par l’homme plus violent avec sa palme. Palme de nettoyage par le vent de la révolution et palme du martyre dans un geste d’exécution, le symbole remplace toute arme pour avoir plus de force.
Chien protecteur et témoin comme le cheval blanc, l’animal est le vrai auteur sentimental et sensible. Le peuple allant à son train suit en émergeant du sommeil de nuit ou en continuant son travail de jour. Le héros solitaire restera face à face avec la chose noir. Peut-être les deux toîles ont elles avec leur temps d’avant à six heures du matin si semblable au temps d’après à dix heures du soir un parfum de pessimisme quant aux entreprises révolutionnaires. Ils ne sont là que pour être en encadrant l’apothéose triomphale de Masaniello et de la ville de Naples, une contre proposition auréolée tout de même des palmes de la gloire.



              “Le cheval de Masaniello”
                                                 (‘o cavall ‘e Masaniello)



Acrylique sure toîle



Lorsque monté sur son cheval blanc, Tommaso Aniello d’Amalfi entre dans la place du marché, il est suivi de milliers de napolitains qui l’acclament; ils ont trouvé le héros qui tient tête à la puissance des vices rois espagnols, à leurs impositions sauvages, à leurs décrêts injustes.
Ce pêcheur aux boucles noires ménera une révolution spectaculaire contre l’ordre établi et en juillet 1647 Naples devenue république donnera au monde une leçon de civisme et d’histoire, cent cinquante ans avant la Bastille.
Le grand tableau votif dédié à la ville de Naples au centre de l’exposition est l’apothéose de l’intelligence et de la puissance créative de cette ville grecque, étrusque, romaine, espagnole et française tour à tour et à la fois. Masaniello sur son cheval est entouré d’enfants, un peuple d’avenir qui l’aime et qui l’aide, la petite princesse amoureuse, le gamin qui montre le Vésuve derrière lui, un autre plus grand qui semble aveugle, une fillette qui nous prend à témoin de cette scène extraordinaire.
Mais tous sont concentrés sur ce nouveau Christoforos, le porteur d’enfant, notre héros révolutionnaire qui tient à bout de bras un enfant, nouvel Icare; l’initié en plein vol tend la main vers le but que lui montre aussi un pauvre mendiant caravagesque, une branche de corail.




Detail 1

L’antique symbole, sang du Christ sorti des laves du centre de la terre et pêché en mer par les napolitains, trésor inestimable de la nature est suspendu à un fil; quelle autre main tient ce fil et qui est la chose noire qui entre soudainement en combat?
Dans cet instant d’équilibre incertain le cheval même qui fait une courbette devant le saint objet participe de toute sa force à la scène.
L’instant d’après la belle tête de Tommaso Aniello roulera aux pieds du vice roi espagnol, jetée d’un sac comme celle du Baptiste, la bouche ouverte dans un dernier discours enflammé, le sang coulant encore de son cou tranché pour dessiner sur le marbre une branche de corail.


                                                                        DANIEL OGIER





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