Utopie d'un fabricant d'images baroques qui consigne notre présent et le confronte à des avenirs incertains

miércoles, 1 de agosto de 2012

L'ORATOIRE DES CORDONNIERS 2º PARTIE



LE TRYPTIQUE: PALLA ET DONATEURS:



Palla de l'oratoire de cordonniers de Romans. acrylique sur toîle de 235 x 165 cms. 24-07-07


La grande “Palla” est installée sur le tas de chaussures au centre de l’espace et continue cette avalanche parmi les cierges votifs jusqu’au couperet de la “chose noire”.
Sans doute les souvenirs sombres surgissent de cet amas de souliers, images des camps d’extermination nazis, images de manifestations contre les mines anti-personnel par Handicap International. La multiplication d’effets personnels en masse à toujours le goût du malheur puisque seuls les choses uniques et rare semblent acconpagner le bonheur.
Mais dans ce tableau central qui est une parodie de Vierge aux donateurs la chaussure est magnifiée. Cette petite sculpture dans laquelle on peut glisser une partie de son corps est l’objet  de toutes les convoitises.
Un personnage la propose comme reméde miracle, la panacée qu’on découvre dans le narghilé du nabot cordouan, gardien de la porte des mille et une nuits, celle que la belle nue presse sur son coeur, celle que cherche la gamine avec son chien truffier comme les petits éboueurs du Caire.
Tout cette foule créative, cette vitalité venue du fond de l’Orient jusqu’à nous, cet art de faire de trois bouts de cuir une merveille, convergent vers l’enfant.
On lui tend une tennis du dernier chic et ce n’est que cris et pleurs, ce monde séduisant l’effraie et il se jette vers la “chose noire”.
Sans doute au désert cédera t-il à la troisième tentation, cet enfant trop fragile pour être un fils de Dieu . Que ce soit selon l’Evangile , le Coran, ou la Thora c’est ce qu’on peut lire dans les yeux de la mère qui ne voit qu’un océan de souffrance, d’incompréhension et de guerre.
Propos contemporain, toîle politique analyse sociale sous couvert d’une Vierge à l’Enfant, Vierge Noire de notre moyen  âge inconnu, femme de Beyrouth qui sont comme des statues de sel, vigiles dans le désert comme un bloc de granit et qui tiennent    en tremblant leurs enfants suicidaires.




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LES DONATEURS:

Ayant gardé la tradition du Moyen-âge du triptyque, les deux tableaux latéraux sont attribués aux donateurs, personnages ayant commandé l’oeuvre .
Ils sont acconpagnés dans cette démarche matérialiste de reconnaissance de leur ego par leur saint patron qui garantissait la spiritualité de l’intention.
Ils encadrent la “Palla” centrale, objet de toutes les dévotions géneralement à la Vierge entourée par précaution de nombreaux saints.
Pour les tableaux de donnateurs, j’ai eu l’idée de faire les portraits des parents d’un ami qui sont d’anciens romanais ayant passé une grande partie de leur vie dans les usines de chaussures de cette ville. Les ayant baptisé Crepin et Crepinne je les ai plongé dans une situation de jeu dramatique à l’imitation de ces grandes machines caravagesques à la gloire d’un martyre.
Mais au lieu d’entendre la trompette de l’ange ou de subir d’ultimes tortures ils sont saignés à tous les sens du mot dans leur lieu de travail, aux machines à coudre ou à polir. Et c’est plus l’abondance incontrolable des modèles de chaussures qui les affole, surtout que des anges devenus de diaboliques gamins orientaux contribuent à l’anarchie ambiante et à la dictadure de la production.
Mais dans ce vilain jeu la souffrance est une promotion sociale et le malheur se vendant bien on rajoute dans les gestes mélodramatiques car les médias ne sont pas loin et on tient la pose même face à cette “chose noire” inquiétante.
Les petits enfants de ces heureux grands-parents agitent la palme comme châtiment ou récompense sans voir cette tragédie antique de tous les jours. Le simple quotidien, la stupidité d’un destin sans interêt, le manque de jugement vendus aux médias sont leur seul trêsor, l’adoubement de ces nouveaux martyrs par une puissance supérieure, la célébrité. Pour un instant suivant la définition de Warhol et jamais en éternité dans la solitude d’une grotte.
Cependant nul ne doit leur jeter la pierre; ils sont dans leur monde de la chaussure, comme dans de multiples autres monde, victimes du silence de Dieu du bavardage des hommes, victimes de la “chose noire” et de ses disciples complices et serviteurs.




Le martyr de Saint Crépin. acrylique sur toîle de 162 x 114 cms. 08-07-07






Le martyre de Sainte Crépine. acrylique sur toîle de 162 x 114 cms. 07-07-07



Vue du retable composé du triptyque sur une accumulation de 2000 paires des chaussures


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