Utopie d'un fabricant d'images baroques qui consigne notre présent et le confronte à des avenirs incertains

lunes, 7 de octubre de 2013

25ème ANNIVERSAIRE DE LA CRÉATION DU GRAND ORGUE DE PLAISANCE DU GERS PEINT PAR DANIEL OGIER

LE 11-12-13 OCTOBRE 2013

BREF HISTORIQUE DE L'ORGUE:

L'orgue de Plaisance à été construit à l'initiative de l'Abbé Jean Kalinine. Ce festival anniversaire est dédié à sa mémoire. Vingt mille heures de travail furent nécessaires à Daniel Birouste et Bertrand Lazerme et a leur équipe de jeunes compagnons facteurs d'orgues pour le réaliser. Avec ses 3.135 tuyaux répartis sur 4 claviers et pédalier et 43 jeux, avec une hauteur de 11 m. l'orgue a été inauguré en 1988 par Francis Chapelet. Son buffet est une véritable sculpture "retable" avec 80 m2 de toiles peintes par Daniel Ogier. Entraînant les aides publiques, la participation de mille "parrains" avait permis son financement. le "parinage" des orgues a depuis été repris dans toute l'Europe sur le modèle de celui de Plaisance-du-Gers.


                                PROGRAMME DES FESTIVITÉS


La Ville de Plaisance du Gers



Photo de l'orgue fermé



Photo de l'orgue ouvert



Lorsque Daniel Birouste et Bertrand Lazerme se sont lancés, avec l’appui des édiles, dans l’aventure de la construction de l’orgue de Plaisance du Gers, leur vision du projet allait bien au-dela de leur travail de facteur. C’était un tissu culturel combiné au tissu économique et la mise en jeu d’un festival, d’une médiathèque, d’une résidence d’artistes, allant de paire avec l’emploi, le tourisme et le commerce. Dans cette combinaison gagnante depuis 25 ans, la présence de l’art contemporain s’est imposé à eux dès le début du projet et c’est cette vision de renaissance totale qui m’a séduit lorqu’ils m’ont proposé de peindre les volets des grands orgues de Plaisance.
Ce bourg, éloigné des grands musées, des expositions, et des concerts, devient, part cette démarche, un lieu de rencontre entre artistes et habitants.
Fermeture dans le silence, ouverture dans l’éclat des sonorités, les thèmes de la mort, de la vie et de la renaissance ce sont imposés à moi. De la chute initiale d’un convoi funéraire, des implorations d’une mère, d’une scène de violence barbare, l’ouverture des volets nous fait passer à des cascades d’eau rédemptrice tandis que les deux gardiens du temps témoignent sur les volets du positif. Toute la composition nous ramène au visage  d’un “sauveur” moderne en pleine lumière devant l’autel, dans l’axe de l’entrée, sur le chemin, il nous interroge




Entre 1984 et 1985 Daniel Ogier peint les toiles qui décoreront l'orgue de Plaisance du Gers dans un atelier à Paris.










La création de ses toiles a été précédée par de trés nombreuses esquisses sur papier :















IMAGES DE L'EGLISE NOTRE DAME DE PLAISANCE




Daniel Ogier avec Jean Louis Quereillahc ( ancien maire de Plaisance et écrivain)



DANIEL BIROUSTE FAIT LA PRÉSENTATION DE L'ORGUE 

Daniel Birouste effectue un apprentissage dans l'atelier du célèbre Maître facteur d'orgues Alfred Kern à Strasbourg et obtient brillamment le Brevet de Compagnon Facteur d'orgues en 1976. Il se spécialise dans la restauration du patrimoine historique ibérique puis, crée son propre atelier en 1979 à Plaisance-du-Gers où il va édifier son "Chef d'oeuvre" de compagnon. La fréquentation du compositeur Jean-Louis Florentz l'entraîne vers la construction de grandes orgues à la recherche de développement harmonique. En 1990, par concours international, la manufacture d'orgues de Plaisance-du-Gers remporte à Paris la construction du grand orgue de l'église Saint-Pierre-de-Chaillot. Daniel Birouste a été choisi pour le chantier emblématique du nouvel orgue de la cathédrale de Rio-de-Janeiro et exporte aujourd'hui son savoir-faire en menant un chantier de formation professionnelle au Brésil dans la grande tradition du compagnonnage. Daniel Birouste est Maître Artisan Facteur d'Orgues. Chevalier des Arts et Lettres et Chevalier dans l'Ordre National du Mérite.


Daniel Ogier et Mikaël Fourcade ( Facteur d'orgue et créateur de l'orgue sensoriel)


Bernard Micaud, Daniel Ogier, Marc Chiron , Luan Goes et Daniel Birouste.

Né à Cholet en 1974, Marc Chiron débute ses études musicales dans sa ville natale avant d’entrer au Conservatoire de Nantes où il étudie l’orgue, le piano, l’analyse et l’histoire de la musique. En 1997 il obtient le Diplôme de Formation Supérieure du Conservatoire National Supérieur de Paris avec les Premiers Prix d’Orgue, de Basse Continue et d’Ecriture Renaissance. Il obtient le Prix de l’UFAM et le Prix inter-conservatoires de la ville d’Angers. Il est finaliste du Concours International de Chartres en 2000. Marc Chiron réalise 8 enregistrements avec divers solistes et ensembles et joue régulièrement sur les grands instruments français ou européen.



Daniel Ogier et l'artiste canarien Jorge Rodríguez de Rivera


Laurent Carle et Daniel Ogier

Laurent Carle, né en 1970, reçoit d'abord  une solide formation de pianiste (Ecole Normale de Musique de Paris), d'écriture et d'analyse musicale (CNSMD de Paris), avant de se tourner vers l'orgue qu'il débute avec Aude Heurtematte. En 1989, il entre dans la classe d'orgue de Jean Boyer au CNR de Lille et obtient une Médaille d'or (1990) ainsi qu'un Prix de Perfectionnement (1992). Il travaille ensuite auprès de Bernard Lagacé à Montréal (Québec). Finaliste de concours internationaux, il obtient en 1996 un prix au 10ème Concours International Bach de Leipzig (Allemagne). Il se produit régulièrement en organiste tant en France qu'en Allemagne
Organiste entre 1995 et 1997 de la Collégiale Saint-Martin de Montmorency (Val d'Oise), il enseigne l'orgue, l'écriture et la culture musicale au Conservatoire Henri Duparc du Grand Tarbes depuis septembre 1997. Egalement compositeur, il est l'auteur d'ouvres pour orgue, violon et orgue, piano, violon, musique de chambre et orchestre.


Michel Bourcier et Daniel Ogier

Michel Bourcier :   Au sortir de ses études musicales effectuées aux conservatoires de Nantes, Angers et au CNSMD de Paris (1er prix d’analyse dans la classe de Claude Ballif), Michel Bourcier oriente son activité dans les directions multiples de l’interprétation, la réflexion sur les œuvres, la promotion du répertoire contemporain, la pédagogie et la liturgie.

Après avoir tenu quinze années les claviers de l’orgue historique (1891) Louis Debierre de l’église Notre-Dame de Bon-Port à Nantes, Michel Bourcier est nommé en 2007 titulaire des orgues de la cathédrale de Nantes. Il est professeur d’orgue au Conservatoire à Rayonnement Régional de la même ville.
Il se produit en soliste dans les hauts lieux de l’orgue français et est sollicité particulièrement pour l’accompagnement de chœurs. Il a joué en soliste avec L’Orchestre National des Pays de Loire, l’Orchestre du Capitole de Toulouse, le chœur de Radio-France, l’ensemble vocal Les Éléments de Toulouse avec lequel il a participé à l’enregistrement de l’œuvre vocale de Philippe Hersant (« Choc » du Monde de la Musique).

Intéressé par tous les répertoires, son attrait pour la musique d’aujourd’hui l’a amené à collaborer avec plusieurs compositeurs. Il a joué ou donné en création des œuvres de Jacques Lenot, Christophe Looten, Valéry Aubertin, et a notamment participé au premier enregistrement de l’œuvre d’orgue de ce dernier (avec Pierre Farago, Marie-Ange et Éric Lebrun) qui a été distingué par la presse musicale (« Choc » du Monde de la Musique, « Diapason découverte »). Il a été le premier interprète de l’œuvre d’orgue de Jean-Louis Florentz, disparu en 2004, et a créé ses deux premiers ouvrages : Les Laudes et Debout sur le soleil, qui lui est dédié. Il prépare actuellement une étude sur les œuvres d’orgue de ce compositeur et est régulièrement sollicité par des organistes français ou étrangers pour les conseiller sur ce répertoire (CNSM de Lyon, CRR de Paris, Académie Sibelius de Helsinki).

Parallèlement à sa carrière d’organiste, il fonde collégialement, en 2004, l’Ensemble Utopik, ensemble instrumental à géométrie variable qu’il dirige et dont la vocation vise la diffusion du répertoire des XXe et XXIe siècles. Il a dirigé des œuvres de Pierre Boulez, György Ligeti, Arnold Schönberg, Gustav Mahler, Michaël Levinas, Philippe Leroux, Betsy Jolas, Alexandros Markéas, Edith Canat de Chizy, Martin Matalon, Kaija Saariaho, Tristan Murail, Philippe Hurel…




Explication des peintures de l'orgue aux jeunes étudiants de Plaisance


Messe avec la musique de l'orgue, le choeur et le chanteur brésilien Luan Goes



L'orgue fermé et l'autel






L'orgue ouvert


L'orgue preparé pour la messe


























VIDÉOS EXPLICATIFS DES PEINTURES DE L'ORGUE PAR DANIEL OGIER

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=08INTn1ze6w#t=3




Le Grand Orgue volets fermés





Le Grand Orgue volets ouverts





Daniel Ogier explique ses peintures de l'Orgue





Daniel Ogier répond aux questions sur ses peintures




Images sur la musique interpretée par l'organiste Marc Chiron




Images sur la musique de Laurent Carle (organiste)














lunes, 12 de noviembre de 2012

"ORATOIRE DE LA TÊTE D'OR" À LYON 1º PARTIE

ORATOIRE DE LA TÊTE D'OR DE DANIEL OGIER
ORANGERIE DU PARC DE LA TÊTE D'OR DE LYON
DU 14 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2003


L’oratoire de la Tête d’or est sans doute la production la plus atypique dans la série des oratoires. Ni par son contexte, ni dans sa production , ni dans le résultat les effets attendus n’ont étés au rendez vous.
L’adjoint à la culture de la Ville de Lyon était une ancienne relation qui avait mis sur pied le projet de décoration du buffet neuf des orgues de Plaisance du Gers et avait permis à ce projet démesuré de naître dans un bourg de 1000 habitant. Lorsque je lui demandais un morceau de territoire lyonnais à exploiter pour faire un oratoire il m’indiqua l’ancienne orangerie du Parc de la Tête d’or.
Ce parc occupe l’emplacement d’un couvent, en tout cas d’une proprieté religieuse et les recherches historiques sur la base de ce parc à l’anglaise trés Napoléon III ne tardent pas à me donner des éléments intéressants; le vocable Tête d’or vient en fait de la découverte dans ce lieu d’un trésor avec une tête en or sans doute liée à la présence d’anciens temples romains.





Mon idée est alors d’exploiter ce filon et de recréer un culte de cette relique païenne détournée comme les vierges noires ou la statue de Conques. Le batiment de l’orangerie se composait d’une grande galerie centrale pleine de palmiers et de deux salles à chaque bout avec de grandes baies et une architecture de colonnes trés italiennes dans ses proportions imposantes. Je gardais donc le labyrinthe des palmiers pour l’acceuil du public et les dirigeait vers une salle latérale fermée d’un grand rideau noir au sera installé l’oratoire.



Après ce parcours libre dans une forêt artificielle hors de son espace natal, mis en caisses, mis en réserve dans un lieu construit pour elle et pour sa protection hivernale, l’enchantement commençait à opérer, le tout était de savoir ce qu’on allait découvrir en passant le rideau noir


L’idée semblait logiquement être la construction d’un lieu néoreligieux , d’un culte indéterminé  autour de cette idée de Tête d’or.  C’est exactement ce que j’ai fait mais avec un dérapage violent et innatendu. Donc le concept de base était servi par un autel baroque: pilastres, chapiteaux, corniches, fronton d’un retable  de six métres de haut avec un grand maître tableau célébrant la découverte de cette fameuse tête. Affairés autour d’un trou directement plagié de l’enterrement à Ornans de Courbet, les ouvriers; au dessus une dépouille d’agneau est attachée par un fil relié à un extérieur énigmatique.
On voit déjà que l’invention de la Tête d’or se passe mal et c’est plus un coup de folie du destin qu’un don du ciel.





Mais la où tout était gaché c’était dans le traitement  de l’espace cultuel: l’autel dont nous avons parlé est brulé, détruit, étayé par des pièces de bois; sur les marches des tableaux jetés, au murs des tableaux mal accrochés, au sol des tas de tableaux en attente, tout indiquait une scène de pillage, de vol, de saccage. L’art violenté dans ses racines religieuses pour exprimer la fin d’une civilisation, la fin des codes, la fin des croyances.
Empillées au sol les toîles attendaient d’être enlevées par des malfrats disparus à l’instant, dérangés par notre présence.




Ces tableaux groupées au murs ou préparés au sol mais toujours lisibles traitaient de grands mythes ou croyances chrétiennes ou juives, donnant des éclairages disparates et épiques sur l’aventure judéo- chrétienne, histoire de saints, de prophètes et de rois volontairement désarticulés du discours logique du dogme.
D’un pélérinage imaginaire ne restait au sol que des palmes sechées en liaison avec la grande galerie d’entrée, dernier clin d’oeil à l’arrivée triomphale du Christ à Jérusalem sur le chemin de la mort.








Par une malcompréhension qui m’est imputable sans doute l’échec fut total au niveau des édiles, silence et consternation des responsables avec les politesses convenues evitant à tout prix le fond du propos.
Par une filliation  étrange qui ne m’est pas non plus imputable le succès vint avec de nombreux visiteurs inquiets et questionnants; receuillement et intérêt de promeneurs et de  joggeurs entrés par hasard, plus de 3000 milles compensèrent la frilosité des “apparatchik”.





Daniel Ogier expliquant l'exposition à l'adjoint à la culture de la Ville de Lyon Monsieur Beguin et à Bertrand Lazerme et Daniel Birouste