Utopie d'un fabricant d'images baroques qui consigne notre présent et le confronte à des avenirs incertains

lunes, 12 de noviembre de 2012

"ORATOIRE DE LA TÊTE D'OR" À LYON 1º PARTIE

ORATOIRE DE LA TÊTE D'OR DE DANIEL OGIER
ORANGERIE DU PARC DE LA TÊTE D'OR DE LYON
DU 14 NOVEMBRE AU 14 DÉCEMBRE 2003


L’oratoire de la Tête d’or est sans doute la production la plus atypique dans la série des oratoires. Ni par son contexte, ni dans sa production , ni dans le résultat les effets attendus n’ont étés au rendez vous.
L’adjoint à la culture de la Ville de Lyon était une ancienne relation qui avait mis sur pied le projet de décoration du buffet neuf des orgues de Plaisance du Gers et avait permis à ce projet démesuré de naître dans un bourg de 1000 habitant. Lorsque je lui demandais un morceau de territoire lyonnais à exploiter pour faire un oratoire il m’indiqua l’ancienne orangerie du Parc de la Tête d’or.
Ce parc occupe l’emplacement d’un couvent, en tout cas d’une proprieté religieuse et les recherches historiques sur la base de ce parc à l’anglaise trés Napoléon III ne tardent pas à me donner des éléments intéressants; le vocable Tête d’or vient en fait de la découverte dans ce lieu d’un trésor avec une tête en or sans doute liée à la présence d’anciens temples romains.





Mon idée est alors d’exploiter ce filon et de recréer un culte de cette relique païenne détournée comme les vierges noires ou la statue de Conques. Le batiment de l’orangerie se composait d’une grande galerie centrale pleine de palmiers et de deux salles à chaque bout avec de grandes baies et une architecture de colonnes trés italiennes dans ses proportions imposantes. Je gardais donc le labyrinthe des palmiers pour l’acceuil du public et les dirigeait vers une salle latérale fermée d’un grand rideau noir au sera installé l’oratoire.



Après ce parcours libre dans une forêt artificielle hors de son espace natal, mis en caisses, mis en réserve dans un lieu construit pour elle et pour sa protection hivernale, l’enchantement commençait à opérer, le tout était de savoir ce qu’on allait découvrir en passant le rideau noir


L’idée semblait logiquement être la construction d’un lieu néoreligieux , d’un culte indéterminé  autour de cette idée de Tête d’or.  C’est exactement ce que j’ai fait mais avec un dérapage violent et innatendu. Donc le concept de base était servi par un autel baroque: pilastres, chapiteaux, corniches, fronton d’un retable  de six métres de haut avec un grand maître tableau célébrant la découverte de cette fameuse tête. Affairés autour d’un trou directement plagié de l’enterrement à Ornans de Courbet, les ouvriers; au dessus une dépouille d’agneau est attachée par un fil relié à un extérieur énigmatique.
On voit déjà que l’invention de la Tête d’or se passe mal et c’est plus un coup de folie du destin qu’un don du ciel.





Mais la où tout était gaché c’était dans le traitement  de l’espace cultuel: l’autel dont nous avons parlé est brulé, détruit, étayé par des pièces de bois; sur les marches des tableaux jetés, au murs des tableaux mal accrochés, au sol des tas de tableaux en attente, tout indiquait une scène de pillage, de vol, de saccage. L’art violenté dans ses racines religieuses pour exprimer la fin d’une civilisation, la fin des codes, la fin des croyances.
Empillées au sol les toîles attendaient d’être enlevées par des malfrats disparus à l’instant, dérangés par notre présence.




Ces tableaux groupées au murs ou préparés au sol mais toujours lisibles traitaient de grands mythes ou croyances chrétiennes ou juives, donnant des éclairages disparates et épiques sur l’aventure judéo- chrétienne, histoire de saints, de prophètes et de rois volontairement désarticulés du discours logique du dogme.
D’un pélérinage imaginaire ne restait au sol que des palmes sechées en liaison avec la grande galerie d’entrée, dernier clin d’oeil à l’arrivée triomphale du Christ à Jérusalem sur le chemin de la mort.








Par une malcompréhension qui m’est imputable sans doute l’échec fut total au niveau des édiles, silence et consternation des responsables avec les politesses convenues evitant à tout prix le fond du propos.
Par une filliation  étrange qui ne m’est pas non plus imputable le succès vint avec de nombreux visiteurs inquiets et questionnants; receuillement et intérêt de promeneurs et de  joggeurs entrés par hasard, plus de 3000 milles compensèrent la frilosité des “apparatchik”.





Daniel Ogier expliquant l'exposition à l'adjoint à la culture de la Ville de Lyon Monsieur Beguin et à Bertrand Lazerme et Daniel Birouste

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