LE RETABLE D'ALBACETE

L'enfant caché de Marie-Mad: acrylique sur toîle de 97 x 130 cms  02-03-06

Ce tableau, non sans humour, est le portrait de mon chat, trés gros chat, ROMÉO, mort sans doute de gourmandise. Je n’ai pas imaginé gratuitement que Marie-Mad ai pu avoir cet animal comme enfant : le thème profond du tableau est, comme le dit Saint Augustin que Marie Madeleine “semble représenter la personne de l’église qui a cru en Jésus-Christ quand il fut remonté vers son père.”

Car en fait, cette abondance de poissons, symbole du Christ dans l’église primitive (IKTYS, en grec, idéogramme de Iesus Kristos Theou Yios Soster, soit, Jésus Christ fils de Dieu Sauveur du monde) donne le role de passeur , de nourrice, a cette femme plantureuse. C’est elle qui voit le Christ ressucité la première fois en le prenant pour le jardinier (Jean 20, 11-18) et qui part l’annoncer aux Apôtres: “J’ai vu le seigneur et voici ce qu’il m’a dit”. Ils ne la croiront pas.

Les fruits de la passion: acrylique sur toîle de 114 x 162 cms. 06-02-06

Il s’agit de la reprise du thème de l’onction de Béthanie, scène où Marie Madeleine verse sur la tête du Christ un parfum de grande prix.

Tout tourne autour de l’argent:  Ayant remplacé les convives par deux vieilles espagnoles medisant en arrière plan, j’ai transformé Marie Madeleine en fille simple accourue presque nue, juste couverte d’un vieux manteau de cuir pour se jeter aux pieds de cet avalanche de legumes et de fruits sortis d’un “bodegon” espagnol dans laquelle l’homme qui gît (est-t-il mort?) s’inscrit comme un autre fruit de la passion dont la connotation érotique, hymne à la vie, complète la déclaration du Christ: “elle a parfumé mon corp pour l’ensevelissement.” Dans cet atmosphère dont parle Jean (12, 1-8): “Alors la maison s’emplît de la senteur du parfum”.

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Les trois Marie. acrylique sur toîle de 114 x 146 cms. 12-12-07

Ce  dernier tableau , au sommet du retable d’Albacete resume l’épopée magdaléenne. Dans cette improvisation de théâtre forain on a installé sa natte brodée d’un Amen en fond de scène. Elle est un peu comme une bête curieuse exposée à l’admiration ou à la jalousie. Les sales gamins la provoquent avec d’autres masques de Marie, celle des douleurs, celle des angoisses, celle de la Passion et ils lui disent “Mais qui est tu, toi? La péchereusse, la soeur de Lazare, la démoniaque , la compagne du Messie, la menteuse qui raconte des histoires aux apôtres?”

Elle n’a qu’une réponse, elle seule sait qu’elle doit encore se retourner et faire face à la chose noire dans un combat éternel.

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La tentation de Marie-Mad: acrylique sur toîle de 97 x 130 cms. 29-05-06

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L’iconographie de Marie-Madeleine nous dit que sept fois par jour elle était emportée par des anges pour écouter la musique céleste.

Ce  tableau illustre ce thème en évacuant le spectacle de la lévitation au profit d’une sorte de “placage au sol” comme au rugby.

La sainte se traîne sur sa natte déchirée et les trois adolescents assis sur elle accentuent cette immobilisation forcée. Ils ont les figures énigmatiques de douceur des vagabonds de Murillo.

La  touche de sadismo existant dans toute representation d’un martyre est accentuée par l’objet noir qui semble demander sa part de butin.. le renversement des symboles traditionnels: élévation au ciel pour la beatification transformée en écroulement, aide des anges qui devient un clonage au sol, pression de la chose noire, renforce en fait l’aspect exceptionnel du chemin parcouru par cette femme en utilisant des moyens a contrario.

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Maquette du retable d'Albacete: Oratorio de María Magdalena

Cette exposition a eu lieu en Espagne dans la ville d'Albacete du 5 au 27 février 2009 au centre culturel "La Asunción" (ancien couvent de l'incarnation)